Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
division.

d’exprimer le spirituel que d’une manière simplement indicative, comme son théâtre façonné dans le sens de la beauté.

En opposition avec la nature extérieure, apparaît l’être spirituel, l’ame humaine comme l’élément véritable où réside et se manifeste l’absolu. Ici se montrent, en même temps, la pluralité et la diversité, toutes les conséquences de l’individualité, la particularisation, la différence, l’action et le développement ; en général, tout ce mouvement du monde moral, ce qui constitue le cours de la vie humaine, où la présence de l’absolu est aussi comprise et désirée, où il fait partout sentir son action.

On comprend déjà, par ces indications, que les diverses formes qu’affecte le fond même de l’art, dans son développement total, correspondent, quant à la conception et à la représentation (du moins en ce qui est essentiel), à ce que nous avons considéré dans la seconde partie de ce cours sous le nom de formes symbolique, classique et romantique. En effet, l’art symbolique, au lieu de l’identité du fond et de la forme, n’offre qu’une manifestation extérieure, qui révèle seulement l’affinité des deux éléments ; il ne fait qu’indiquer le lien intime, essentiel qu’il devrait exprimer. Il fournit, par conséquent, le type fondamental de cet art particulier, qui a pour destination de façonner les objets physiques comme tels : la nature avec l’appareil de ses formes extérieures, de manière