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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/41

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division.

spécial des arts particuliers, nous devons éprouver de l’embarras ; car, après nous être, jusqu’ici, occupé de l’art en lui-même, de l’idéal et des formes générales dans lesquelles il se développe, en vertu de son idée même, il nous faut, maintenant, entrer dans la réalité concrète de l’art et, par conséquent, aborder son côté empirique. Il en est ici à peu près comme dans l’étude de la nature, dont les grandes lignes se laissent bien saisir dans leur nécessité. Mais si on pénètre plus avant dans le réel, les formes particulières et leurs diverses espèces, les différents aspects sons lesquels elles se montrent, sont d’une si grande richesse et d’une telle variété que, d’une part, les diverses manières de les envisager, de l’autre, l’idée philosophique, lorsque nous voulons appliquer la mesure de ses divisions simples, ne suffisent plus. La pensée perd haleine à vouloir les poursuivre et les saisir. Si nous nous contentons d’une simple description et de réflexions superficielles, cela ne s’accorde pas avec notre but, qui est celui d’un développement systématique et scientifique. À toutes ces difficultés s’en ajoute encore une autre : c’est que chaque art particulier exige déjà pour lui-même une science particulière. En effet, avec le zèle toujours croissant des amateurs pour les connaissances relatives aux objets d’art, le cercle de celles-ci s’est étendu et enrichi de plus en plus. Cette passion des dilettantes a été mise à la mode en partie par la philosophie elle-même, depuis qu’on a soutenu que dans l’art se trouvait la