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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/42

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division.

religion proprement dite, le vrai, l’absolu, que l’art est plus élevé que la philosophie, parce qu’il n’est pas abstrait, mais renferme l’idée à la fois dans sa réalité et pour l’imagination ou le sentiment. D’un autre côté, il est facile, aujourd’hui, de se donner un air de supériorité quand on peut faire étalage d’une multitude infninie de détails. Aussi veut-on que chacun ait remarqué quelque chose de nouveau. Cette occupation des connaisseurs est une espèce de flânerie savante qui, ordinairement, ne coûte pas beaucoup de peine. Car c’est une chose très agréable de considérer des œuvres d’art, de recueillir les pensées et les réflexions des autres, de se familiariser avec les divers points de vue qui ont été émis sur chaque sujet, et ainsi de devenir soi-même juge et connaisseur. Or, plus ces connaissances et ces réflexions se sont multipliées, par cela même que chacun veut avoir trouvé quelque chose de nouveau et qui lui soit propre, plus chaque art réclame la perfection d’un traité spécial. Ajoutez à cela que le côté historique, qui intervient ici nécessairement dans l’étude et l’appréciation des œuvres de l’art, est encore, et à un bien plus haut degré, l’affaire des érudits. Enfin, il faut avoir beaucoup vu, et vu plusieurs fois, pour pouvoir parler sur les particularités d’une branche de l’art. J’ai, à la vérité, vu un grand nombre d’objets d’art, mais je n’ai pas vu tout ce qui serait nécessaire pour traiter le sujet complètement et dans ses détails. — À toutes ces difficultés nous opposerons, du reste,