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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/426

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perspective, dessin, coloris, etc..

leur éclat simple. L’harmonie est ici rendue plus, difficile par la vivacité de l’opposition ; mais, lorsqu’elle est atteinte, elle plaît d’autant plus à l’œil. Avec ce caractère décidé et cette vivacité des couleurs, le caractère propre des objets, aussi bien que la force de l’expression elle-même, n’en doivent pas moins offrir la même décision et la même simplicité. De là naît une haute harmonie du coloris avec le fond même du sujet. Les personnages principaux, par exemple, doivent avoir les couleurs les plus saillantes, et dans leur caractère, leur maintien, leur mode d’expression, apparaître plus grandioses que les personnages secondaires, auxquels conviennent seulement les couleurs mixtes. Dans la peinture de paysage, de pareilles oppositions des couleurs cardinales pures trouvent moins leur place. Dans les scènes, au contraire, où les personnages sont l’objet principal, et où en particulier les vêtements prennent la plus grande partie de la surface totale, ces couleurs simples sont bien placées. Ici, la scène appartient au monde de l’esprit. Les objets inorganiques, la nature environnante doivent y apparaître plus simples, et non dans leur perfection véritable ou leur action indépendante ; les teintes si diversifiées du paysage, avec la variété et la richesse de leurs nuances, conviennent peu. En général, le paysage, comme accompagnement des scènes de la vie humaine, ne convient pas aussi parfaitement qu’un appartement ou un entourage, architectonique quelconque, Car les scènes en plein air