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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/450

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de la composition.

voulu faire Schadow, sans une situation et une action déterminées, simplement par la figure et la physionomie de Mignon. En général, on peut ici soutenir que ces images, comme on les appelle, sont conçues sans imagination, quant à la situation, aux motifs et à l’expression. Car il est de l’essence des véritables représentations de la peinture, que l’objet tout entier soit saisi d’imagination et représenté dans des personnages qui livrent aux regards l’intérieur de leur ame, se manifestent par une suite de sentiments, par une action qui soit tellement significative que l’ensemble et les détails, dans l’œuvre d’art, apparaissent parfaitement adaptés par l’imagination à l’expression du sujet choisi. Les anciens peintres italiens, en particulier, ont bien aussi, comme les modernes, représenté des scènes d’amour, et les ont en partie empruntées aux poètes ; mais ils ont su les développer avec imagination et avec une sérénité saine. L’Amour et Psyché, l’Amour avec Vénus, le rapt de Proserpine, l’Enlèvement des Sabines, Hercule filant aux pieds d’Omphale qui s’est revêtue de la peau du lion y ce sont là autant de sujets que les anciens maîtres ont représentés dans des situations vivantes et déterminées, dans des scènes avec des motifs, et non pas uniquement comme simples sentiments, sans aucune action qui laisse rien à faire à l’imagination. Ils ont aussi tiré des scènes d’amour de l’Ancien-Testament. Ainsi, par exemple, il y a dans la galerie de Dresde un tableau de Giorgione. Jacob