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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/452

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de la composition.

ou dans des actions dramatiques. Mais pour exprimer tout cela dans la peinture, la bouche, l’œil et le maintien ne suffisent pas. 11 faut qu’il y ait là aussi un ensemble de formes visibles, concrètes, capables de représenter la situation intérieure.

Ainsi donc, sous ce point de vue, la chose principale, dans un tableau, consiste en ce qu’il représente une véritable situation, mette en scène une action. Ici, la première loi est l’intelligibilité. Sous ce rapport, les sujets religieux ont un grand avantage, celui d’être connus de tout le monde. La Salutation de l’Ange, l’Adoration des Bergers, le Repos dans la Fuite en Égypte, le Crucifiement. la Mise au Tombeau, la Résurrection ; de même, les Légendes des Saints n’étaient nullement étrangers au public pour lequel le tableau était peint, quoique les histoires des martyrs soient aujourd’hui loin de nous. Pour une église, c’était ordinairement l’histoire du patron ou de la patronne de la ville, qui était représentée. Par conséquent, les peintres ne se sont pas toujours bornés à choisir eux-mêmes de pareils sujets. Le besoin les exigeait, comme destinés à des autels, à des chapelles, à des couvents, etc. De sorte que, déjà, le lieu où ils sont exposés contribue à l’intelligence du tableau. Cela est, en partie, nécessaire ; car la peinture manque du langage des mots et des noms, dont la poésie peut s’aider indépendamment de ses autres moyens nombreux de désignation. Ainsi, par exemple, dans un château royal, dans