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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/457

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peinture.

développer les situations déterminées, les accidents, les conflits elles actions, est obligé d’affecter des différences variées et des oppositions, qu’il s’agisse des objets de la nature ou des figures humaines ; il faut donc qu’elle sache coordonner ensemble toutes ces parties, les combiner pour en faire un tout harmonieux. Dès lors, une distribution et un groupement des figures, exécutés avec art, sont nécessaires comme une des conditions les plus importantes de la peinture. Parmi le grand nombre de prescriptions qui trouvent ici leur application, ce qu’il y a de plus général à dire sur ce sujet ne peut toujours qu’être superficiel. Je me bornerai à indiquer brièvement, quelques points principaux.

Le premier mode de disposition est encore tout-à-fait architectonique. Il consiste à placer les figures, de la même manière, les unes à côté des autres, à opposer régulièrement, à combiner avec symétrie, non seulement les personnages, mais leur maintien et leurs mouvements. Ici, c’est particulièrement la forme pyramidale des groupes qui est la disposition favorite. Dans un crucifiement, par exemple, la pyramide se fait d’elle-même. Le Christ est suspendu en croix en haut. En bas, à ses côtés, se tiennent ses disciples, la Vierge ou des saints. II en est de même dans les images de madones, où la Vierge, avec l’Enfant-Jésus, est assise sur un trône élevé, et, à un plan inférieur, sont des apôtres, des martyrs, etc. Dans la madone même de la chapelle Sixtine, ce mode de groupement est encore conservé comme