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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/495

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peinture.

développements depuis l’origine. Mais aucun monument historique n’a été conservé qui témoigne de ce développement continu. Commencement et perfection sont jusqu’à présent, pour nous, simultanés. On ne peut guère, en effet, peindre avec plus de perfection que ne le firent ces deux frères. Non seulement les œuvres qui nous restent d’eux et où le type traditionnel est déjà abandonné et dépassé, révèlent une grande supériorité dans le dessin, les poses, l’habileté à grouper les figures, à les caractériser intérieurement et extérieurement, dans la chaleur, la clarté, la finesse des couleurs, le grandiose et le fini de la composition ; mais encore toute la richesse de la peinture s’y déploie, sous le rapport de la nature environnante, des accessoires architectoniques, du fond du tableau et de l’horizon, de la magnificence et du luxe des étoffes, des vêtements, des armures, de la parure et des ornements, etc. Et tout cela est traité avec une telle fidélité, un tel sentiment des ressources et des effets de la peinture, une, telle virtuosité, que les siècles suivants, au moins du côté de la force et de la vérité, n’ont rien à montrer de plus parfait. Cependant, si nous plaçons ces chefs-d’œuvre à côté de ceux de la peinture italienne, ces derniers auront pour nous plus d’attrait, parce que les Italiens, quoiqu’inspirés par un profond sentiment religieux, l’emportent par la liberté de l’esprit et la beauté de l’imagination. Les figures flamandes nous plaisent, à la vérité, par leur innocence, leur