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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/497

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peinture.

sie des passions. Avec la multitude des figures qui se pressent et se confondent, et la grossièreté dominante des caractères, de tels tableaux manquent d’ailleurs facilement d’harmonie intérieure, aussi bien dans la composition que dans le coloris. Aussi, en particulier, lorsque commença à renaître le goût pour l’ancienne peinture allemande, le peu de perfection de la technique fit commettre beaucoup d’erreurs sur l’époque à laquelle appartiennent ces ouvrages. On les a regardés comme plus anciens que les tableaux plus parfaits de l'époque des Van Eyck, tandis qu’un grand nombres étaient postérieurs. Cependant les maîtres Hauts-Allemands ne se sont pas arrêtés exclusivement à ces représentations, ils ont également traité les divers sujets religieux, et ont su, même dans les situations de l’histoire delà Passion, comme Albrecht Dürer, par exemple, s’arracher victorieusement aux exagérations de la simple grossièreté, conserver à de tels sujets, avec la noblesse morale, une aisance et une liberté extérieures.

Le dernier caractère que nous présente l’art allemand et des Pays-Bas, c’est l’absorption complète dans la vie mondaine et journalière et, ce qui en est la conséquence, l’adoption successive des modes les plus divers de représentation, qui, à la fois, sous le rapport du fond et de l’exécution, se séparent les uns des autres et se développent isolément. Déjà, dans le progrès de la peinture italienne, se fait remarquer le passage de la pure élévation de la pensée religieuse