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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/498

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son développement historique.

à un mode de représentation où le profane occupe une place de plus en plus grande, mais celui-ci, comme chez Raphaël, reste pénétré de l’inspiration religieuse, et d’ailleurs il est contenu, tempéré par la beauté antique. — Quant au développement postérieur, il consiste moins à passer successivement à la représentation des objets de toute espèce, avec le coloris pour guide, que dans un procédé superficiel ou une imitation éclectique de toutes les formes et de tous les styles. — L’art allemand et flamand, au contraire, a parcouru, de la manière la plus formelle et la plus frappante, le cercle entier des sujets de représentation et des modes de les traiter : depuis, les images traditionnelles des églises, les figures isolées et les simples bustes, et plus tard, les représentations pleines d’expression, de piété et d’inspiration religieuse, jusqu’au mouvement et à l’étendue des grandes scènes et des grandes compositions, où le caractère libre et l’animation des figures sont encore rehaussés par l’éclat extérieur des équipages et d’une suite nombreuse, par la présence fortuite de personnages populaires, la parure des vêtements, la richesse des vases et des portraits, les ouvrages peints d’architecture et les paysages environnants, les vues d’églises, de rues, de villes, de fleuves, de forêts, de montagnes ; le tout ramené à l’unité et soutenu par l’idée religieuse qui fait la base du tableau. Mais ce centre de la représentation, c’est ce qui s’efface peu-à-peu dans la suite. De sorte que le cercle des objets con-