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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/501

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peinture.

seconde fois, par la peinture, du spectacle de cette existence, aussi forte qu’honnête, satisfaite et joyeuse ; elle veut voir reproduits sur ses tableaux, dans toutes les situations possibles, la propreté de ses villes, de ses maisons, de ses meubles, sa paix domestique, sa richesse, la parure modeste de ses femmes et de ses enfants, l’éclat de ses fêtes publiques, la bravoure de ses marins, la renommée de son commerce et de ses vaisseaux qui sillonnent l’Océan dans toutes les directions.

C’est précisément ce sens pour la vie réelle, dans ce qu’elle a, à la fois, d’honnête et de gai, que les maîtres hollandais appliquent aussi à la représentation des objets de la nature. Et alors, dans toutes les productions de leur peinture, à la facilité et à la sûreté de conception, à la prédilection pour ce qui est en apparence peu important et momentané, à la naïveté qui donne tant de fraîcheur à leurs tableaux, au sérieux avec lequel ils s’absorbent dans les sujets les plus petits et les plus bornés, ils joignent la plus haute liberté de composition artistique, une finesse particulière de tact pour les accessoires, et un soin parfait dans l’exécution. Ce n’est pas tout ; d’un côté, dans les batailles et les épisodes de la vie militaire, dans les scènes de cabaret, dans la représentation des incidents de la vie domestique, dans les portraits et les paysages, dans les objets de la nature, les animaux, les fleurs, etc., cette peinture a déployé toute la magie et l’enchantement de la cou-