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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 2, trad. Bénard, 1860.djvu/44

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des effets de la musique.

en mouvement. Ainsi, par exemple, dans les morceaux faciles à suivre, et dont le rhtythme est fortement marqué, nous avons du plaisir à marquer nous-mêmes la mesure, et à mêler notre voix à la mélodie. Dans la danse, la musique nous passe en quelque sorte dans les jambes. Ici, toute, la personne est comme prise à partie. S’agit-il d’une simple action qui doit s’exécuter avec régularité et uniformité, et qui d’ailleurs n’a aucune autre signification, nous exigeons d’abord une manifestation de cette régularité comme telle, afin que cette action perde pour la personne son caractère purement extérieur. Ensuite nous désirons qu’à cette régularité s’ajoute un intérêt moins vide. La musique d’accompagnement présente ces deux avantages. C’est ainsi que la musique accompagne la marche des soldats ; elle soutient d’abord l’homme par la régularité même, puis elle l’absorbe dans cette occupation monotone en remplissant son âme d’harmonie. C’est ainsi également que l’agitation, confuse et irrégulière d’une table d’hôte et l’excitation désagréable qu’elle produit sont rendus supportables par la musique. Cette allée et venue ; ce bruit des assiettes et de voix confuses, doivent être dominés et réglés par la mesure ; c’est aussi un moyen de remplir les intervalles où les convives ne mangent ni ne boivent. La musique, en cette occasion ; comme dans beaucoup d’autres cas, vient à propos. Elle fait d’ailleurs diversion à d’autres pensées et occupe agréablement l’esprit.

Ici se révèle, en même temps, le rapport intime qui