Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/99

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l’histoire une certaine somme de lumière pour qu’elle puisse voir et écrire : le degré de lumière est déterminé par la proximité ou l’éloignement de Jésus-Christ. Que sait-elle et que peut-elle nous dire des destinées de l’Océanie ? Que sait-elle de l’ancienne Amérique, de l’ancienne Russie ? Si le Japon moderne a une histoire, il la doit à ses martyrs. Leur mort a rendu aux temps historiques le lieu qui a eu l’honneur de la voir. Les missionnaires portent avec eux l’histoire à travers les mers. L’histoire va vers la croix, comme le fer vers l’aimant. L’histoire courait jadis vers la croix à travers le temps, l’histoire cours maintenant vers la croix à travers l’espace. Quand la croix paraît, la barbarie recule, et l’histoire s’avance. Les actes qui s’accomplissent en présence de la croix s’accomplissent sur la montagne, en vue des peuples. Les actes qui s’accomplissent en présence de la croix perdent le caractère de l’isolement, et entrent dans l’ordre universel, dans la communion générale. La peinture a un art merveilleux : elle distribue toujours la lumière à partir d’une auréole. L’histoire est un tableau : les rayons de la croix donnent la lumière. Un acte est historique, dans la mesure où il participe à la force et à la lumière ou divine ou humaine. La magnifique théorie des participations, telle que saint Denys la présente, éclaire l’histoire. Les générations sont historiques ; les multitudes ne le sont pas. Marie, mère de l’histoire, a dit que tou-