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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/251

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portionner ses exercices ou la longueur de ses promenades au mauvais goût de son cuisinier, pour trouver délicieux tout mets qui ne sera pas détestable ? D’ailleurs la frugalité et l’exercice ne le font-ils pas échapper à toutes les maladies qu’occasionne

    de l’infortune des hommes. Peut-être ne peut-on échapper à ce malheur sans revenir à des mœurs infiniment plus simples. Je sens bien qu’il faudroit alors renoncer à une infinité de plaisirs dont on ne peut se détacher sans peine ; mais ce sacrifice cependant seroit un devoir, si le bien général l’exigeoit. N’est-on pas même en droit de soupçonner que l’extrême félicité de quelques particuliers est toujours attachée au malheur du plus grand nombre ? vérité assez heureusement exprimée par ces deux vers sur les sauvages :

    Chez eux tout est commun, chez eux tout est égal ;
    Comme ils sont sans palais, ils sont sans hôpital.