Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/267

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et en courage : un Spartiate[1] n’étoit pas moins heureux qu’un Perse : les premiers Romains, dont le courage étoit récompensé par le don de quelques denrées, n’auroient point envié le sort de Crassus.

Caïus Duillius, qui, par ordre du sénat, étoit tous les soirs reconduit à sa maison à la clarté des flambeaux

  1. Un jour qu’on faisoit devant Alcibiade l’éloge de la valeur des Spartiates : « De quoi s’étonne-t-on ? disoit-il : à la vie malheureuse qu’ils menent, ils ne doivent avoir rien de si pressé que de mourir ». Cette plaisanterie étoit celle d’un jeune homme nourri dans le luxe. Alcibiade se trompoit, et Lacédémone n’envioit pas le bonheur d’Athenes. C’est ce qui faisoit dire à un ancien qu’il étoit plus doux de vivre, comme les Spartiates, à l’ombre des bonnes lois, qu’à l’ombre des bocages, comme les Sybarites.