Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/294

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ternise l’abus des mots se termineroient ; et les hommes, dans toutes les sciences, seroient bientôt forcés d’adopter les mêmes principes.

Mais l’exécution d’un projet si utile et si desirable est peut-être impossible. Ce n’est point aux philosophes, c’est au besoin, qu’on doit l’invention des langues ; et le besoin, en ce genre, n’est pas difficile à satisfaire. En conséquence on a d’abord attaché quelques fausses idées à certains mots ; ensuite on a combiné, comparé, ces idées et ces mots entre eux ; chaque nouvelle combinaison a produit une nouvelle erreur ; ces erreurs se sont multipliées, et, en se multipliant, se sont tellement compliquées, qu’il seroit maintenant impossible, sans une peine et un travail infinis, d’en suivre et d’en découvrir la source. Il en est des langues comme d’un calcul algé-