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DE L’HOMME.

empire ; le despotisme en est la vieillesse. Les riches ont-ils soudoyé une partie de la nation ? avec cette partie ils soumettent l’autre au despotisme aristocratique ou monarchique. Propose-t-on quelques lois nouvelles dans cet empire ? toutes sont en faveur des riches et des grands, aucune en faveur du peuple. L’esprit de législation se corrompt, et sa corruption annonce la chute de l’état.

(16) Rien de plus contradictoire que les opinions des moralistes. Conviennent-ils de la nécessité et de l’utilité du commerce en certains pays ? ils veulent en même temps y introduire une austérité de mœurs incompatible avec l’esprit commerçant. En France, le moraliste qui le matin recommande les riches manufactures aux soins du gouvernement déclame le soir contre le luxe, les spectacles, et les mœurs de la capitale.

Mais quel est l’objet du gouvernement lorsqu’il perfectionne ses manu-