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DE L’HOMME.

vertus et des talents. Les Florentins, sans esprit et sans courage, étoient entièrement dégénérés. S’ils cherchoient à se surpasser les uns les autres, c’étoit en magnificence d’habits, en vivacité et d’expressions et de reparties. Le plus satyrique étoit chez eux réputé le plus spirituel. Y auroit-il maintenant dans l’Europe quelque nation dont le tour l’esprit ressemblât à celui des Florentins de ce temps-là ?

(19) Ce n’est point de la masse plus ou moins grande des richesses nationales, mais de leur plus ou moins inégale répartition, que dépend le bonheur ou le malheur des peuples. Supposons qu’on anéantisse la moitié des richesses d’une nation ; si l’autre moitié est à-peu-près également répartie entre tous les citoyens, l’état sera presque également heureux et puissant.

De tous les commerces, le plus avantageux à chaque nation est celui dont les profits se partagent en un plus grand