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SECTION VII, CHAP. II.

contraire, que le prince soit abruti. Que d’art n’emploie-t-il pas !

On connoît cette anecdote. Il s’agissoit dans un royaume de savoir quels seroient les livres dont on permettroit la lecture au jeune prince. On assemble le conseil à ce sujet ; le confesseur du jeune prince y préside. On propose d’abord les Décades de Tite-Live commentées par Machiavel, l’Esprit des lois, Montaigne, Voltaire, etc. Ces ouvrages successivement rejetés, le confesseur, jésuite, se leve enfin, et dit : « J’ai vu l’autre jour sur la table du prince le Catéchisme, et le Cuisinier français ; point de lecture pour lui moins dangereuse. »

Du temps du czar Pierre, Sévach-Hussein, sophi de Perse, persuadé par les visirs, par les prêtres, et par sa paresse, que sa dignité ne lui permettoit pas de s’occuper des affaires