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SECTION VII, CHAP. III.

est-ce l’armée dévote, l’armée des croisés ? Non ; c’est la mieux disciplinée. Si la discipline, si la crainte du général, réprime la licence des troupes, et contient dans le devoir des soldats jeunes, ardents, et journellement accoutumés à braver la mort dans les combats, que ne peut la crainte des lois sur les timides habitants des villes !

Ce ne sont point les anathêmes de la religion, c’est l’épée de la justice, qui, dans les cités, désarme l’assassin ; c’est le bourreau qui retient le bras du meurtrier. La crainte du supplice peut tout dans les camps(16) ; elle peut tout aussi dans les villes. Elle rend dans les uns l’armée obéissante et brave, et dans les autres les citoyens justes et vertueux. En est-il ainsi des religions ? Le papisme commande la tempérance : cependant quelles sont