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DE L’HOMME,

Jadis, plus sensible aux maux des trépassés, l’on faisoit plus de legs aux ecclésiastiques. On ne mouroit point sans leur abandonner une partie de ses biens. L’on ne faisoit, il est vrai, ce sacrifice qu’au moment où l’on n’avoit plus ni de santé pour jouir des plaisirs, ni de tête pour se défendre des insinuations monacales. Le moine, d’ailleurs, étoit redouté ; et peut-être donnoit-on plus à la crainte du moine qu’à l’amour des ames. Sans cette crainte, la croyance du purgatoire n’eût pas autant enrichi l’église. La conduite des hommes, des peuples, est donc rarement conséquente à leur croyance, et même à leurs principes spéculatifs. Ces principes sont presque toujours stériles.

Que j’établisse l’opinion la plus absurde, celle dont on peut tirer les conséquences les plus abominables ;