ne brave point le danger et la douleur ; il ne tente point d’entreprise périlleuse, si l’avantage attaché au succès n’est en quelque proportion avec le danger auquel il s’expose. C’est un fait prouvé par l’expérience de tous les temps.
Lorsque, pour arracher eux et leur patrie aux fers de l’esclavage, les Dion, les Pélopidas, les Aratus, et les Timoléon, méditoient le meurtre du tyran, quelles étoient leurs craintes et leurs espérances ? Ils n’avoient point à redouter la honte et le supplice d’un Ravaillac. Si la fortune les abandonnoit dans leurs entreprises, ces héros, soutenus d’un parti puissant, pouvoient toujours se flatter de mourir les armes à la main. Le sort leur étoit-il favorable ? ils devenoient l’idole et l’amour de leurs concitoyens. La récompense étoit donc au moins en proportion