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SECTION VII, CHAP. VII.

magination d’un fanatique ; et nul qui puisse avec moins de danger attenter à la vie des princes. L’aveugle soumission des jésuites aux ordres de leur général les assure tous les uns des autres. Sans défiance à cet égard, ils donnent un libre essor à leurs pensées.

Rarement chargés de commettre le crime qu’ils encouragent jusqu’à son exécution, la crainte du supplice ne peut refroidir leur zele. Chaque jésuite, étayé de tout le crédit et de la puissance de l’ordre, sent qu’à l’abri de toute recherche jusqu’à la consommation de l’attentat, nul, avant cet instant, n’osera se porter accusateur du membre d’une société redoutable par ses richesses, par le grand nombre d’espions qu’elle soudoie, de grands qu’elle dirige, de bourgeois qu’elle protege, et qu’elle s’attache