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DE L’HOMME,


CHAPITRE II.

L’ignorance n’assure point la fidélité des sujets.

Quelques politiques ont regardé l’ignorance comme favorable au maintien de l’autorité du prince, comme l’appui de sa couronne, et la sauvegarde de sa personne : rien de moins prouvé par l’histoire. L’ignorance des peuples n’est vraiment favorable qu’au sacerdoce. Ce n’est point en Prusse, en Angleterre, où l’on peut tout dire et tout écrire, qu’on attente à la vie de monarques ; mais en Portugal, en Turquie, dans l’Indoustan, etc. Dans quel siecle dressa-t-on l’échafaud de Charles I ? Dans celui où la superstition commandoit en Angleterre, où les peuples, gémissant sous le joug