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NOTES DE LA SECTION VII.

mande ; obéis, si tu ne crains que je maudisse le jour de ta naissance comme un jour fatal à la religion ». La reine, sans écouter, fait sonner la charge ; elle est abandonnée de son armée ; elle se retire dans un bois ; Firebrand l’y suit, et l’y poignarde. « Mon intérêt et ma religion demandoient, dit-il, cette grande victime. Mais m’en déclarerai-je l’assassin ? Non. L’intérêt qui m’ordonna ce parricide veut que je le taise. Je pleurerai en public mon ennemie ; je célébrerai ses vertus ». Il dit : on entend un bruit de guerre ; l’Ignorance paroît, fait enlever le corps du Bon-sens, le dépose dans un tombeau. Une voix en sort, et prononce ces mots prophétiques : « Que l’ombre du Bon-sens erre à jamais sur la terre ; que ses gémissements soient l’éternel effroi de l’armée de l’Ignorance ; que cette ombre soit uniquement visible aux gens éclairés ; et qu’ils soient en conséquence toujours traités de visionnaires. »