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DE L’HOMME,

rier qui forge, l’huissier qui exploite, le poëte et le musicien qui composent, tous goûtent à-peu-près le même plaisir, et, dans leurs travaux divers, trouvent également le moyen d’échapper au mal physique de l’ennui. L’homme occupé est l’homme heureux. Pour le prouver, je distinguerai deux sortes de plaisirs.

Les uns sont les plaisirs des sens. Ils sont fondés sur des besoins physiques ; ils sont goûtés dans toutes les conditions ; et, dans le moment où les hommes en jouissent, ils sont également fortunés. Mais ces plaisirs ont peu de durée.

Les autres sont les plaisirs de prévoyance. Entre ces plaisirs, je compte tous les moyens de se procurer les besoins physiques. Ces moyens sont, par la prévoyance, toujours convertis en plaisirs réels. Je prends le rabot ;