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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/222

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SECTION VIII, CHAP. IV.

et ne peut s’exécuter que par des changements continus et insensibles : mais ces changements sont possibles.

Que les lois assignent quelque propriété à tous les citoyens, elles arracheront le pauvre à l’horreur de l’indigence, et le riche au malheur de l’ennui. Elles rendront l’un et l’autre plus heureux.

Mais, ces lois établies, s’imagine-t-on que, sans être également riches ou puissants[1], les hommes se croiroient

  1. Ai-je contracté un grand nombre de besoins ? en vain l’on voudroit me persuader que peu de fortune suffit à ma félicité. Si l’on a dès mon enfance uni dans ma mémoire l’idée de richesse à celle de bonheur, quel moyen de les séparer dans un âge avancé ? Ignoreroit-on encore ce que peut sur nous l’association de certaines idées ?

    Que, par la forme du gouvernement,