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DE L’HOMME,

richesses seroit le riche oisif : lui seul, s’il en étoit dans un tel pays, pourroit les croire nécessaires à son bonheur, parceque ses besoins sont en fantaisies[1], et que les fantaisies n’ont point de bornes. Vouloir les satisfaire, c’est vouloir remplir le tonneau des Danaïdes.

Par-tout où les citoyens n’ont point

  1. Il est des pays où le faste et les fantaisies sont non seulement le besoin des grands, mais encore celui du financier. Rien de plus ridicule que ce qu’il appelle chez lui le luxe de décence. Encore n’est-ce pas ce luxe qui le ruine. Qu’on ouvre ses livres de comptes, on voit que les dépenses de sa maison ne sont pas les plus considérables ; que les plus grandes sont en fantaisies, bijoux, etc., et que ses besoins en ce genre sont illimités, comme son amour pour les richesses.