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SECTION VI, CHAP. XII.
Si des mets bien apprêtés irritent mon appétit, et me donnent quelques sensations agréables, ils me donnent aussi des pesanteurs, des maladies ; et, tout compensé, le tempérant est au bout de l’an du moins aussi heureux que le gourmand. Quiconque a faim et peut satisfaire ce besoin est content[1]. Un homme est-il bien nourri, bien vêtu ? le surplus de son bonheur dépend de la maniere plus ou moins agréable dont il remplit, comme je le prouverai bientôt, l’intervalle qui sépare un besoin satisfait d’un besoin renaissant.
- ↑ Le paysan a-t-il du lard et des choux dans son pot ? il ne desire ni la gélinote des Alpes, ni la carpe du Rhin, ni l’ombre du lac de Geneve. Aucun de ces mets ne lui manque.