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SECTION IX, CHAP. X.

les rois sont encore exposés. Le pouvoir arbitraire, cette calamité des nations, n’assure donc ni la félicité ni la vie des monarques : leur bonheur n’est donc pas essentiellement lié au malheur de leurs sujets. Pourquoi taire aux princes cette vérité, et leur laisser ignorer que la monarchie modérée est la monarchie la plus desirable (13) ; que le souverain n’est grand que de la grandeur de ses peuples, n’est fort que de leur force, riche que de leurs richesses ; que son intérêt bien entendu est essentiellement uni au leur ; et qu’enfin son devoir est de les rendre heureux ? « Le sort des armes, dit un Indien à Tamerlan, nous soumet à toi. Es-tu marchand ? vends-nous : es-tu boucher ? tue-nous : es-tu monarque ? rends-nous heureux. ”

Est-il un souverain qui puisse sans