tachent, elle meurt pour refleurir l’année suivante ; et l’amour pour renaître avec une maîtresse nouvelle.
Chez un peuple oisif, l’amour devient une affaire ; il est plus constant. Que ne peuvent sur les mœurs l’ennui et l’oisiveté ! Parmi les gens du monde, dit la Rochefoucauld, s’il n’est point de mariages délicieux, c’est qu’en France la femme riche ne sait à quoi passer son temps. L’ennui la poursuit. Elle veut s’y soustraire ; elle prend un amant, fait des dettes. Le mari se fâche ; il n’est point écouté. Les deux époux s’aigrissent et se détestent, parcequ’ils sont oisifs, ennuyés, et malheureux (3). Il en est autrement de la femme du laboureur. Dans cet état, les époux s’aiment, parcequ’ils sont occupés, qu’ils se sont mutuellement utiles ; parceque la femme veille