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DE L’HOMME,

plus belles filles de la Grece. C’est ainsi qu’en l’embellissant Apelle imita la nature. À son exemple, et d’après cette méthode, les peintres et les poëtes ont depuis creusé les antres des Gorgones, modelé les Typhon, les Anthée, édifié les palais des fées et des déesses, et décoré enfin de toutes les richesses du génie les lieux divers et fortunés de leur habitation.

Je suppose qu’un poëte ait à décrire les jardins de l’Amour. Jamais le sifflement mortel et glacial de Borée ne s’y fait entendre ; c’est Zéphyre qui, sur des ailes de roses, le parcourt pour en épanouir les fleurs, et se charger de leurs odeurs. Le ciel en ce séjour est toujours pur et serein ; jamais l’orage ne l’obscurcit ; jamais de fange dans les champs, d’insecte dans les airs, et de viperes dans les bois. Les