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SECTION VIII, CHAP. XVIII.

montagnes y sont couronnées d’orangers et de grenadiers en fleurs, les plaines couvertes d’épis ondoyants, les vallons toujours coupés de mille ruisseaux, ou traversés par un fleuve majestueux, dont les vapeurs, pompées par le soleil, et reçues dans le récipient des cieux, ne s’y condensent jamais assez pour retomber en pluie sur la terre.

La poésie fait-elle dans ce jardin jaillir des fontaines d’ambrosie, grossir des pommes d’or ? y a-t-elle aligné des bosquets ? conduit-elle l’Amour et Psyché sous leurs ombrages ? y sont-ils nus, amoureux, et dans les bras du plaisir ? jamais, par sa piquure, une abeille importune ne les distrait de leur ivresse. C’est ainsi que la poésie embellit la nature, et que, de la décomposition des objets déja connus, elle recom-