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SECTION X, CHAP. VII.

D. Le mépris est-il une peine ?

R. Oui, du moins dans les pays libres et bien administrés. Dans un tel pays le supplice du mépris public est cruel et redouté ; il suffit pour contenir les grands dans le devoir. La crainte du mépris les rend justes, actifs, laborieux.

D. La justice doit sans doute régir les empire ; elle y doit régner par les lois : mais les lois sont-elles toutes de même nature ?

R. Non. Il en est, pour ainsi dire, d’invariables, sans lesquelles la société ne peut subsister, ou du moins subsister heureusement ; telles sont les lois fondamentales de la propriété.

D. Est-il quelquefois permis de les enfreindre ?

R. Non, si ce n’est dans les positions rares où il s’agit du salut de la patrie.