Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
DE L’HOMME,

les mœurs nationales, lorsque les maximes et les exemples concourent également à allumer dans un homme le desir des talents et des vertus, lorsque nos concitoyens ont le vice en horreur et l’ignorance en mépris, on n’est ni sot ni méchant. L’idée de mérite s’associe dans notre mémoire à l’idée de bonheur, et l’amour de notre félicité nous nécessite à l’amour de la vertu.

Que je voie les honneurs accumulés sur ceux qui se sont rendus utiles à la patrie, que je ne rencontre par-tout que des citoyens sensés, et n’entende que des discours honnêtes, j’apprendrai, si je l’ose dire, la vertu comme on apprend sa propre langue, sans s’en appercevoir.

En tout pays, si l’on en excepte le fort, le méchant est celui que les lois et l’instruction rendent tel (9).