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SECTION IX, CHAP. XXXI.

tuelle et temporelle au même objet, c’est-à-dire au bien public, se tromperoit. Il en est de ces deux puissances, quelquefois réunies pour dévorer le même peuple, comme de deux nations voisines et jalouses qui, liguées contre une troisieme, l’attaquent, et se battent au partage de ses dépouilles.

Nul empire ne peut être sagement gouverné par deux pouvoirs suprêmes et indépendants. C’est d’un seul, ou partagé entre plusieurs, ou réuni entre les mains du monarque, que toute loi doit émaner.

La tolérance soumet le prêtre au prince ; l’intolérance soumet le prince au prêtre. Elle annonce deux puissances rivales dans un empire.

L’ignorance des peuples, mere d’une dévotion stupide (27), est un poison qui, sublimé par les chymistes de la religion, répand autour du trône les