Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/12

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Je la vois : que d’attraits à mes regards surpris !
Les roses de son teint en animent les lis ;
Son corps est demi-nu, sa bouche demi-close ;
Sur l’albâtre d’un bras sa tête se repose ;
Et, tandis que son œil qu’enflamme le désir
Sur, son sein palpitant appelle le plaisir,
Des zéphyrs indiscrets l’haleine caressante
Souleve son écharpe et sa robe flottante.
Sa coquette pudeur aux transports des amants
Oppose ces dédains, ces refus agaçants,
Ces cris entrecoupés, cette foible défense
Qui, flattant leur espoir et provoquant l’offense,
Au désir enhardi permet de tout tenter.
Quel nouveau charme ici me force à m’arrêter ?
Des nymphes, en chantant l’amour et son délire
Trop jeunes pour jouir, s’exercent à séduire.
L’une d’un pied léger suit un faune amoureux,
Et ses rapides pas ont devancé mes yeux.
En déployant ses bras balances par les grâces,
L’autre entraîne en riant son amant sur ses traces.
Modeste dans ses vœux, il demande un baiser,
Qu’elle laisse ravir, et feint de refuser.
Aux pieds d’Omphale, ici, je vois filer Alcide ;
Plus loin, Renaud, conduit sous le berceau d’Armide,