Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/154

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si votre vers, dépouillé de la rime et de la césure, vous paroît alors chargé d’un mot superflu, s’il y a dans la construction le moindre défaut, si une conjonction est oubliée, enfin si le mot le plus propre n’est pas employé, ou s’il n’est pas à sa place, concluez alors que l’or de cette pensée n’est pas bien enchâssé. Soyez sûr que des vers qui auront l’un de ces défauts ne se retiendront jamais par cœur, ne se feront point relire ; et il n’y a de bons vers que ceux qu’on relit, et qu’on retient malgré soi. Il y en a beaucoup de cette espece dans votre épître, tels que personne n’en peut faire à votre âge, et tels qu’on en faisoit il y a cinquante ans. Ne craignez donc point d’honorer le Parnasse de vos talents. Ils vous honoreront sans doute, parceque vous ne négligerez jamais vos devoirs.