Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/69

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La physique, en fouillant la profondeur des mines,
Ne découvre par-tout qu’un amas de ruines,
Et lise avec effroi dans les bancs souterrains
L’histoire de la terre et celle des humains.
Mortels, vous ramperez sur les débris du monde :
Dans sa destruction que l’enfer me seconde.
Oromaze n’est plus ; j’ai vaincu mon rival.
Que l’univers physique et l’univers moral
Eprouvent à-la-fois les coups de ma vengeance.
Homme, que le malheur préside à la naissance ;
Que la faim, que la soif, assiègent ton berceau
Je charge la douleur de creuser ton tombeau ;
De tes divers besoins chaque jour la victime,
Qu’ils portent dans ton cœur la semence du crime.
Mon pouvoir bannira la justice et l’honneur ;
Je mettrai sur le trône et le vice et l’erreur.
Leurs efforts réunis, opprimant l’innocence,
Contre elle enhardiront l’audace et la licence.
Le cruel despotisme, armé contre les lois,
Va dépeupler la terre, et massacrer les rois.
Que l’homme dégradé se courbe à l’esclavage
De la raison en lui j’étoufferai l’usage.
Si son esprit est vain, je saurai l’abaisser.
Qu’abruti par la crainte il n’ose plus penser ;