Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/165

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timents qui président aux premieres unions. Mais comme le cœur humain est agité par des passions qui tendent à les diviser, l’état civil, ou la civilisation, résulte des lois qui mettent un frein à ces passions funestes. Mais, quand les premiers mouvements de l’humanité qui présiderent aux premieres unions sont un peu attiédis, ont perdu une partie de leur énergie, alors commence l’intérêt réfléchi qui ne s’occupe que de soi ; c’est là l’état de guerre sourde qui regne dans tous les gouvernements, parcequ’il n’y en a aucun qui ait songé à fortifier les affections sociales que la nature a mises dans notre sein, aucun qui ait pris la raison pour guide. La raison, comme je l’ai dit, doit étudier les vrais et bons penchants de l’homme pour les seconder et les fortifier, et s’opposer à ceux qui pourroient nuire