Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/177

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avec les gouvernements ; des philosophes paresseux en concluroient qu’il faut rester comme on est, et que c’est une folie de réformer ce qui est. N’y auroit-il pas quelque autre conséquence à en tirer ? Ne pourroit-on pas dire que jusqu’à présent on n’a pas assez médité sur les vrais moyens de rendre les peuples heureux ; que les premiers législateurs, trop peu éclairés pour établir un bon systême de gouvernement, ont encore eu le malheur de vouloir assurer l’immutabilité à leur ouvrage encore informe ; que ce n’est que du temps et de l’expérience, du progrès des lumieres et de la liberté, et fort lentement encore, que peut se former le meilleur plan de gouvernement ; que la plus folle de toutes les opinions est celle qui tend à conserver les antiques législations ? On y voit quelquefois des vues sublimes, mais