Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/186

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sur la nature des biens qui sont admises dans les tribunaux de leur pays sont ridicules, et qu’il ne doit y avoir que des biens libres ; que toutes les lois doivent tendre à conserver la propriété de ces biens : ils ont peine à vous entendre ; et leurs têtes sont si pleines de fiefs, de seigneuries, de cens et rentes, de lods et ventes, de quint et requint, qu’ils imaginent qu’on leur propose d’anéantir la monarchie en rendant les biens libres. Ils oublient qu’on a fait des changements pareils, et qu’on a rendu service à l’état. Ainsi, quand on a affranchi les serfs, quel inconvénient y auroit-il à affranchir les biens ? On détruiroit au moins la moitié des procès ; on favoriseroit le commerce des biens ; on soulageroit les cultivateurs, ruinés par les droits seigneuriaux ; on éteindroit les haines des familles nobles ; on