Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rendroit l’état plus riche ; et chacun, occupé de son bien sans inquiétude, l’amélioreroit avec sécurité.

CLVI.

Il seroit à souhaiter que les juges prissent la maniere des arbitres, en ce sens que la discussion des faits, et même de la loi quand elle n’est pas assez précise, se fît publiquement ; que chacun dit son avis, et les raisons de son avis. Mais je trouve ridicule qu’on se rapproche par simple voie de conciliation. Si la persuasion n’en est pas le principe, on peut céder de ses droits par le simple désir de la paix ; mais on ne peut céder les droits d’un autre, les droits de la vérité, par la vaine et sorte raison qu’il faut se rapprocher de l’avis du plus grand nombre. Cela n’est bien ni dans la république ni ailleurs.