Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la place publique, devient l’admiration des citoyens.

Mais pourquoi ne réuniroit-on pas en soi les idées de l’une et l’autre espece, et n’obtiendroit-on pas à-la-fois l’estime de la nation et celle des gens du monde ? C’est, répondrai-je, parce que le genre d’étude auquel il faut se livrer pour acquérir des idées intéressantes pour le public ou pour les sociétés particulieres est absolument différent.

Pour plaire dans le monde il ne faut approfondir aucune matiere, mais voltiger incessamment de sujets en sujets ; il faut avoir des connoissances très variées, et dès lors très superficielles ; savoir de tout, sans perdre son temps à savoir parfaitement une chose ; et donner par conséquent à son esprit plus de surface que de profondeur.