Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/113

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différente ? L’on n’a donc l’une de ces especes d’esprit qu’exclusivement à l’autre.

Si, pour acquérir des idées intéressantes pour le public, il faut, comme je le prouverai dans les chapitres suivants, se recueillir dans le silence et la solitude ; il faut au contraire pour présenter aux sociétés particulieres les idées les plus agréables pour elles, se jeter absolument dans le tourbillon du monde. Or on ne peut y vivre sans se remplir la tête d’idées fausses et puériles : je dis fausses, parce que tout homme qui ne connoît qu’une seule façon de penser regarde nécessairement sa société comme l’univers par excellence : il doit imiter les nations dans le mépris réciproque qu’elles ont pour leur mœurs, leur religion, et même leurs habillements différents ; trouver ridicule tout ce qui contredit