Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/170

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lorsqu’il pese le mérite ou d’un auteur ou d’un général ! Juge-t-il le premier ? il le compare à tous ceux qui ont excellé dans son genre, et ne lui accorde son estime qu’autant qu’il surpasse ou qu’au moins il égale ceux qui l’ont précédé. Juge-t-il un général ? il n’examine point, avant d’en faire l’éloge, s’il égale en habileté les Scipion, les César, ou les Sertorius. Qu’un poëte dramatique fasse une bonne tragédie sur un plan déjà connu ; c’est, dit-on, un plagiaire méprisable : mais qu’un général se serve dans une campagne, de l’ordre de bataille et des stratagêmes d’un autre général ; il n’en paroît souvent que plus estimable.

Qu’un auteur emporte un prix sur soixante concurrents ; si le public n’avoue point le mérite de ces concurrents, ou si leurs ouvrages sont