Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Aussi le public, sur-tout dans les temps de calamités, leur prodigue-t-il une infinité d’éloges. Que de louanges données à Varron pour n’avoir point désespéré du salut de la république ! En des circonstances pareilles à celles où se trouvoient alors les Romains, l’homme d’un vrai mérite est un dieu.

Si Camille eût prévenu les malheurs dont il arrêta le cours ; si ce héros, élu général à la bataille d’Allia, eût défait à cette journée les Gaulois, qu’il vainquit au pied du capitole ; Camille, pareil alors à cent autres capitaines, n’eût point eu le titre de second fondateur de Rome. Si, dans des temps de prospérité, M. de Villars eût rencontré en Italie la journée de Denain ; s’il eût gagné cette bataille dans un moment où la France n’eût point été ouverte à l’ennemi ; la victoire eût été moins importante, la