Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/208

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attachés à un arbre ; les autres se balancent sur les flammes ; ceux-ci portent des chaînes d’un poids énorme ; ceux-là ne se nourrissent que de liquides ; quelques uns se ferment la bouche d’un cadenas ; et quelques autres s’attachent une clochette au prépuce : il est d’une femme de bien d’aller en dévotion baiser cette clochette ; et c’est un honneur aux peres de prostituer leurs filles à des fakirs.

Entre les actions ou les coutumes auxquelles la superstition attache le

    anachorètes, nommés Santons ; ils ne demandent jamais rien, dussent-ils mourir de faim. On prévient, à la vérité, tous leurs desirs. Quiconque se confesse à eux ne peut être puni, quelque crime qu’il ait commis. Ces santons logent à la campagne dans des troncs d’arbres. Après leur mort on les honore comme des dieux.