Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/210

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tale du Cochin, l’on éleve des crocodiles ; et quiconque s’expose à la fureur de ces animaux, et s’en fait

    heureux. C’est un devoir de religion, lorsqu’elles accouchent dans les heures ou jours malheureux, d’exposer leurs enfants aux bêtes, de les enterrer, ou de les étouffer.

    Dans un des temples de l’empire du Pégu on éleve des vierges. Tous les ans, à la fête de l’idole, on sacrifie une de ces infortunées. Le prêtre, en habits sacerdotaux la dépouille, l’étrangle, arrache son cœur, et le jette au nez de l’idole. Le sacrifice fait, les prêtres dînent, prennent des habits d’une forme horrible, et dansent devant le peuple. Dans les autres temples du même pays on ne sacrifie que des hommes. On achete pour cet effet un esclave, beau, bien fait. Cet esclave, vêtu d’une robe blanche, lavé pendant trois matinées, est ensuite montré au peuple. Le quarantieme jour les prêtres