Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/35

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avec horreur, et ne le traitent de fou, d’impie, et quelquefois même de malhonnête homme ? En vain diroit-il que, dans une pareille religion, il est absurde de croire aux miracles dont on n’est pas soi-même le témoin ; et que, s’il y a toujours plus à parier pour un mensonge que pour un miracle[1], les croire trop facilement, c’est moins croire en Dieu qu’aux imposteurs : en vain représenteroit-il que, si Dieu eût voulu annoncer la

  1. Comment, dans une telle religion, le témoin d’un miracle ne seroit-il pas suspect ? « Il faut, dit M. de Fontenelle, être si fort en garde contre soi-même pour raconter un fait précisément comme on l’a vu, c’est-à-dire sans y rien ajouter ou diminuer, que tout homme qui prétend qu’à cet égard il ne s’est jamais surpris en mensonge est, à coup sûr, un menteur. »